Le dernier jour d'un condamné
« Cette vieille et inintelligente loi du talion, je la combattrai de tous mes efforts comme écrivain, de tous mes actes et de tous mes votes comme législateur. Je le déclare devant cette victime de la peine de mort qui est là, déclarait Victor Hugo, le 11 juin 1851, pointant du doigt la croix du Christ. Je le jure devant ce gibet où, il y a deux mille ans, pour l'éternel enseignement des générations, la loi humaine a cloué la loi divine! ».
Sous la banale apparence d'un journal intime, Le dernier jour d'un condamné, constitue l'un des fameux efforts de Victor Hugo, l'une de ses véritables plaidoiries pour l'abolition de la peine de mort, considérée comme « le signe spécial et éternel de la barbarie » . A mesure que s'égraine le temps, à mesure que se rapproche l'heure fatidique de l'exécution, Hugo, auteur des plus engagés du XIXe siècle, mène une réflexion philosophique permanente et dénonce toute l'incohérence et les dérives de la société, au travers l'histoire du personnage mis en scène.
«Toutes les questions, sans exceptions se dressent autour de la peine de mort »
Défenseur farouche des Droits de l'Homme, l'auteur, qui a fait de l'abolition de la peine de mort l'un de ses plus grands combats, relate les derniers instants de vie d'un homme ordinaire, dont on ne connait ni le nom, ni le crime, isolé et agonisant dans son cachot. Disséquant à vif le cerveau du condamné, l'écrivain, qui a assisté à plusieurs reprises au sordide spectacle perpétué par les bourreaux, pratique une réelle « autopsie intellectuelle » pour tente de prouver le caractère injuste, inutile et inhumain de la peine capitale, abolie en France en 1981.
Publié en 1829, sans nom d'auteur, dans la lignée de ses idéaux politiques, le roman, outil de persuasion et d'appel aux politiques, aux journalistes et aux écrivains, propose et développe trois principaux axes: la question morale, l'interrogation religieuse et le thème social, tous abordés avec la