Le desir
Quel est l’intérêt philosophique ? La position de Rousseau se distingue de celle des philosophies antiques, qui rejettent le désir ou du moins qui réclament un contrôle rationnel. Il faudra pouvoir comparer la position de Rousseau par rapport à l’épicurisme ou le stoïcisme, et comprendre comment pour des raisons morales il rejette ces philosophies de la volonté.
Mais il s’oppose aussi à une philosophie spinoziste (de Spinoza) qui considère que certes le désir est l’essence de l’homme, mais que sa réalisation peut permettre la béatitude. La philosophie de Spinoza est une philosophie du bonheur. Alors que, encore une fois, celle de Rousseau est une philosophie du malheur. Rousseau s’oppose à toutes les philosophies de la jouissance, et en tout premier lieu l’épicurisme. Epicure nous apprend que toute jouissance est bonne, si on respecte deux conditions : que le plaisir soit facilement renouvelable, et donc qu’il ne donne pas lieu à une trop longue attente. Ce que cherche le philosophe grec, c’est l’ataraxie. Au contraire dans ce texte, on apprend que c’est l’attente qui est source de joie.
D’où vient cette différence d’appréciation ? Sans aucun doute d’une lecture différente de la nature humaine : Epicure est un philosophe matérialiste, et pour lui le corps est source du bien et du mal. Au contraire chez Rousseau l’imagination joue un rôle fondateur de sens. L’homme est