- Le discours

Différents théoriciens ont tenté de donner une définition à la notion de « discours ». Selon Benveniste, le discours se rapporte à « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière [1]». Dans l’œuvre de Widdowson, c’est « l’utilisation d’énoncés en combinaison pour l’accomplissement d’actes sociaux [2]». Pour d’autres, il s’agit du « langage en situation[3] », du « langage mise en action [4]», ou encore d’«une unité linguistique, mais qu’il résulte de la combinaison d’informations linguistiques et situationnelles [5]». En effet, lorsque la didactique ne se préoccupe pas que des structures linguistiques, elle revêt un aspect pragmatique fondé sur la communication et se charge d’enseigner « tout un réseau de relations sémantiques et de principes pragmatiques formant ce qu’on appelle le discours[6] ».
Dans cette optique, le discours doit remplir deux fonctions : « une fonction propositionnelle (ce que disent les mots) et une fonction illocutoire (ce que l’on fait par les mots) [7]». Il faut que le discours montre à la fois cohésion et cohérence. Pour réussir à la communication, le discours doit montrer à la fois la cohésion et la cohérence. La première renvoie à la façon dont les propositions sont combinées par différentes structures pour former des textes, tandis que la dernière relie les fonctions illocutionnaires de ces propositions. La cohésion est montrée de manière explicite, et la cohérence de manière implicite. Un discours peut être cohérent (compréhensible) sans être cohésif. Nous pouvons citer l’exemple[8] donné par C. Kramsch pour illustrer les deux notions.

Pour la notion « cohésion » :

A : Vous me rapporterez le paquet, hein ? B : Mon mari vous le rapportera demain.

La question de A indique ce qu’il a besoin de savoir et la réponse de B organise l’information qu’il doit transmettre pour satisfaire les besoins de A. La proposition exprimée par A