Le divorce de la science et de la culture
Explication de texte.
Né à Athènes, Platon fut l’élève de Socrate. Célèbre philosophe du VIème siècle, il écrira ses dialogues en mettant Socrate en scène, s’entretenant avec des figures dominantes de la vie politique et intellectuelle d’Athènes. Parmi ses différentes œuvres nous retiendrons ici « Le Ménon », où la question de savoir si la vertu peut enseigner est posée. La vertu désigne la participation à la vraie connaissance (nul n'est méchant volontairement ; le vrai courage est la connaissance de ce qu'il faut vraiment redouter). Chez les Grecs, la vertu est un principe d'excellence. Elle désigne chez Socrate, en particulier, la science du bien et du mal et le vrai mérite. Les vertus cardinales (autour de quoi tout s'ordonne) sont : prudence, courage, tempérance, justice. Dans cet extrait du « Ménon », Socrate entretiens un débat avec un personnage éponyme, un noble Thessalien et ami de Gorgias nommé Ménon. Après un abord assez agressif de Ménon lors de cette première rencontre, Socrate reste de sang froid et provoque le protagoniste. Ménon demande à Socrate si la vertu peut s'enseigner ou si elle est donnée à l'homme par la nature. À cette interrogation, Socrate surajoute cette question : quelle définition générale peut-on donner de la vertu, de manière à savoir ce qu'elle est exactement ? Ménon propose un " essaim de vertus ", celles de l'homme, du vieillard, de la femme, et non point une vertu unique. Incapable de fournir une réponse satisfaisante, Ménon compare Socrate à la torpille, poisson engourdissant ceux qui l'approchent. Ventant les discours de Gorgias, Ménon se laisse prendre au jeu de Socrate qui l’invite à lui divulguer les paroles de celui-ci.
Socrate ironise totalement la situation et feins l’ignorance, réclamant une définition de l’excellence sous prétexte de ne pas être « un homme tout à fait de mémoire ». Se précipitant sur l’occasion d’humilier Socrate, l’audacieux Ménon