Le droit public Truchet Didier
Le droit public
DIDIER TRUCHET
Professeur à l'université
Panthéon-Assas (Paris II)
Troisième édition mise à jour
11e mille
Introduction
Cette présentation du droit public repose sur six partis pris. Le lecteur doit en être informé : d’autres auteurs présenteraient le droit public de manière différente.
A) C’est sur l’État que nous fondons le droit public
Nous définissons ce dernier comme l’ensemble des règles juridiques relatives à l’existence, à l’organisation, au fonctionnement et aux relations de l’État, auquel nous ajouterons, chemin faisant, d’autres personnes morales telles que les organisations internationales gouvernementales ou les collectivités territoriales. Cette définition est d’essence organique : elle repose sur des institutions qui sont à la fois les principaux auteurs et les principaux sujets du droit public. D’autres auteurs adoptent des définitions matérielles ou fonctionnelles et voient le droit public comme le droit du pouvoir poli- tique ou celui de la puissance publique.
B) Le deuxième parti pris est celui du positivisme juridique
Il consiste à présenter les règles qui s’appliquent effectivement dans l’ordre juridique. Nous ne parlerons pas de droit naturel : source philosophique importante d’inspiration et de critique du droit positif, il n’apporte à ce dernier aucune règle immédiatement applicable. Personne ne peut invoquer utilement la loi naturelle pour se soustraire à la loi civile. La question, vieille comme Antigone, de la résistance à l’oppression est délicate : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 en fait l’un des « droits naturels et imprescriptibles de l’homme », à côté de la liberté, de la propriété et de la sûreté. Pourtant, la règle de droit positif s’impose à tous, même à ceux dont elle blesse la conscience : ils peuvent certes désobéir mais en s’exposant à en payer le prix. C’est par l’engagement politique ou l’action juridictionnelle qu’ils doivent obtenir la disparition de la loi