A la lecture de ces 5 auteurs, comment définiriez-vous la construction de la personnalité de l’enfant ? Qu’est-ce qui différencie ces différentes approches ?

Freud et la psychanalyse ont offert à l’Homme un éclairage révolutionnaire sur la genèse de l’individu. Sa théorie a notamment mis en relief le rôle déterminant de l’enfance dans la construction de la personnalité. C’est dans ce contexte innovant qu’au début du 20ème siècle, de nombreux psychanalystes s’attachèrent avec passion à enrichir le socle de la théorie freudienne du fruit de leurs propres observations, sans aboutir à une théorie unifiée. Après avoir rappelé les concepts fondamentaux du développement psycho-sexuel initiés par Freud, nous nous attacherons à évoquer les divergences entre Mélanie Klein, Anna Freud, Eric Erikson, René Spitz et Donald Winnicott, autour du rôle central qu’ils accordent à la mère (ou un substitut maternel), et ses conséquences sur les relations objectales, et à la formation des instances psychiques fondatrices de la personnalité.

Selon la psychanalyse, le développement psycho-affectif de l’enfant s’élabore selon cinq stades successifs qui se distinguent par la nature des pulsions dominantes. Le stade oral qui préside la première année s’illustre par la domination de la pulsion orale dont l’objet est le sein. Y succède le stade anal, également qualifié de sadique, la zone érogène étant déplacée de la sphère buccale à la zone anale. L’objet partiel impliqué est le boudin fécal. Vers quatre ans, l’enfant aborde le stade phallique durant lequel s’opère le complexe d’?dipe, évènement majeur dans la construction de la personnalité du fait de l’importance des identifications générées. Suit une période de latence qui voit les pulsions sexuelles désinvesties au profit de l’élaboration d’une vie sociale. L’énergie libidinale sort de cet engourdissement avec la puberté et le stade génital. L’adolescent choisit alors un objet extérieur, le plus souvent de sexe opposé, et le primat