Le Dîner de cons est une comédie française, réalisée par Francis Veber, qui a gagné la célébrité internationale. Comme Molière dit que le but de la comédie est de corriger “les mœurs » des hommes en les divertissant, Le Dîner de cons ridiculise une mauvaise habitude, mais d’une manière légère et immensément amusante. « La tentative d’humiliation de moins que soi qui sert de moteur principal au film», écrit Jean Vallier dans le France-Amérique du 10 juillet 1999, « provoque très vite un fort sentiment de malaise ». C’est vrai que la tendance de regarder de haut les gens moins malins provoque un sentiment de malaise. Le malaise que j’ai éprouvé était d’abord vague et s’est accumulé plus tard à une sensation persistante. Cependant, un tel sentiment n’est pas surprenant parce qu’une telle « tentative d’humiliation » est dans la nature humaine. Le moteur du film n’est pas seulement l’humiliation des hommes beaucoup moins malins, mais c’est le principe que « on récolte tout ce que l’on sème » qui apaise le malaise.
Il s’agit d’un homme qui est moqué par un autre homme plus privilégié, plus “intelligent”, ce qui rend le spectateur mal-à-l’aise. François Pignon est notre « con » typique: fonctionnaire au ministère des Finances, lent d’esprit, maladroit, incroyablement bavard, et bizarrement, fou de maquettes en allumettes. Au contraire, Pierre Brochant est notre « golden boy » : célèbre éditeur parisien, riche, beau, aussi attirant que malin – un homme idéal. À cause d’un contraste, Brochant ne voit pas Pignon comme un égal, mais comme quelqu’un qui est beaucoup plus inférieur. Il est plus troublant que Brochant et ses amis, aussi brillants et aussi privilégiés, organisent un dîner où chaque participant amène un “con” comme Pignon et où ils se moquent secrètement des cons, juste en les écoutant bavarder. C’est l’ignorance pénible des « cons » qui perturbe le spectateur : les hommes comme Pignon ne sont pas conscients d’être des joujoux – un passe-temps d’hommes ennuyés de