Le familistère de guise
* Jean-Baptiste André Godin naît en 1817 dans une famille très modeste dans l’Aisne. C’est en parcourant la France pour perfectionner son métier de serrurier qu’il se met en quête d’un idéal pratique de justice sociale. Godin devient un remarquable capitaine d’industrie mais aussi journaliste, écrivain et homme politique (député de l’Aisne en 1871).
Il a été lui-même été ouvrier, et a conservé le souvenir des terribles conditions de vie et de travail des salariés de l'industrie. En 1846 il s'installe à Guise pour fonder une entreprise d'appareils de chauffage et de cuisine, les fameux « poêles Godin ; fabriqués en fonte, diffusant bien mieux la chaleur que les anciens modèles en tôle, ces appareils ont permis à Godin de faire rapidement fortune et de s'imposer sur un marché en pleine expansion.
* Godin découvre en 1842 la doctrine de Charles Fourier, qui rejoint ses convictions et qui l’inspirera fortement lors de la construction du Familistère.
Fourrier affirme que le consommateur est manipulé par la société : chacun voit le bonheur dans l'oisiveté, ou dans les fonctions réservées à la classe riche. De plus, les travailleurs non propriétaires ont un rendement inférieur de moitié à celui qu'ils atteignent dès qu'ils opèrent pour leur propre compte. Fourier crée ainsi son utopie sociale. Selon lui, pour élever tout un peuple au bonheur, il faudrait transformer les travaux auxquels est condamnée la multitude salariée en fonctions attrayantes. Ainsi, tous les membres, y compris femmes et enfants, sont répartis dans des séries répondant à leurs goûts, à leurs capacités, à leurs caractères et à leurs passions. Chacun, dans la «Phalange» composée de 1 500 à 2 000 individus, est associé à tous, et les intérêts sont combinés au lieu d'être opposés. L'activité humaine est réglée en fonction des capacités et des désirs.
Le logement et la nourriture sont collectifs dans le Phalanstère. Les salaires sont déterminés