Le faucon qui va au change (vers 8351 à 8436)

Introduction :

Guillaume de MACHAUT est un artiste du XIVème siècle. Poète, musicien, écrivain, il a connu le succès de son vivant. Nous avons de nombreuses œuvres de MACHAUT, œuvres qui appartiennent au genre du dit. Une grande partie de sa production lyrique est insérée dans ses dits. Le Livre du voir dit, chef d'œuvre de MACHAUT, est un texte à deux voix qui mêle récits en vers, pièces lyriques et musicales et lettres en prose. Il se donne pour une histoire vraie, celle des amours d'un poète illustre et vieillissant avec une toute jeune fille. Cet amour à distance repose sur la confiance.
MACHAUT vient de faire l'allégorie de Fortune et annonce sa prochaine comparaison des vers 8343 à 8349 : « Car vraiement elle se mue / Si com fait espreviers en mue / (Mais elle mue son corage / Et li espreviers son plumage) ; / Et si scet bien aller au change, / Car souvent varie et se change / S'il est voirs ce qu'on m'en a dit ». Cet extrait en octosyllabes à rimes suivies nous montre la passion de MACHAUT pour la fauconnerie, passion acquise auprès de Jean Ier de Bohème (de 1323 à 1346).
Pourquoi l'auteur a-t-il choisi la fauconnerie pour illustrer sa pensée? Quelle est sa fonction dans le récit?

Lecture

Mouvements

I. Vers 8351 à 8400 : La métaphore de la chasse au service de l'argumentation
II. Vers 8401 à 8436 : La comparaison entre l'oiseau de proie et Toute Belle

Développement

I. La métaphore de la chasse au service de l'argumentation (vers 8351 à 8400)

MACHAUT commence par introduire son propos : « et seur ce vous dirai un compte / que j'oÿ compter a un conte / qui m'est sires et grans amis / et qui toute s'entente a mis / en l'esbatement des faucons ». L'auteur évoque un comte qui est son seigneur. Il s'agit ici de Gaston PHÉBUS, comte de Foix et vicomte de Béarn. C'est un important seigneur féodal de la Gascogne et du Languedoc, de même qu'un écrivain dont l'ouvrage le plus célèbre