Le fonctionnement des rotatives
Le véritable changement dans l’histoire de la presse provient sans conteste de l’apparition des rotatives, soit de la machine qui permet d’imprimer cylindre contre cylindre et non plus plaque contre plaque ou cylindre contre plaque.
Ainsi, en 1866, Marinoni déposera un brevet pour une presse rotative cylindrique à retiration. Pour la première fois en France, on trouve une presse basée sur le principe de cylindre de Worms. Cette presse rotative cylindrique à retiration comporte quatre cylindres, dont deux portent des clichés, elle imprime recto verso et constitue une véritable révolution dans l’imprimerie et dans la presse. Le journal La liberté d’Emile de Girardin ainsi que Le Petit Journal de Moise Polydore Millaud (1813-1871), seront les premiers à en bénéficier.
La clicherie, c’est-à-dire la production de plaques en relief, est un élément essentiel au fonctionnement de la rotative. La fabrication des clichés ce fait en plusieurs étapes pour adapter la forme imprimante au cylindre qui était auparavant plane.
Après la composition des lettres dans une forme disposée selon la mise en page du journal, on en prend une empreinte.
Pour cela, on presse fortement sur chaque page terminée, un « flan », mélange de carton souple. La formule de cette pâte particulière est propre à chaque clicheur.
L’empreinte obtenue est un stéréotype.
Le stéréotype est alors cintré pour servir de moule. Le clicheur y verse un coulage en plomb. Une fois solidifié, le moule est renversé. On obtient alors un demi-cliché cylindrique. Il pourra ainsi être fixé sur un cylindre dit « porte-cliché » de la rotative.
Après les premières presses « plan contre plan », puis « plan contre cylindre », l’invention du flan permit la mise en œuvre des rotatives, « cylindre contre cylindre », et l’impression des journaux à grand tirage.
La technique de la clicherie permet la multiplication des tirages autant de fois qu’il est nécessaire. On réduit alors