Le francais
"Je n'ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Moquet sans en être profondément bouleversé et je voudrais dire aux Français que ma première décision de président de la République sera de demander au futur ministre de l'Education nationale que cette lettre soit lue en début d'année à tous les lycéens de France. Parce qu'un jeune homme de 17 ans qui donne sa vie à la France, c'est un exemple non pas du passé, mais pour l'avenir. Je veux que chacun comprenne que pour moi, cette lecture, c'est un grand symbole.
"Mesdames et Messieurs,
"Nous voici donc au Bois de Boulogne, en ce lieu tragique où 35 jeunes résistants furent fusillés par la Gestapo il y a 63 ans.
"Massacre inutile, absurde, à quelques jours seulement de la Libération de Paris, alors que tout est joué. Ce n'est pas un acte de guerre. C'est un meurtre perpétré de sang froid. C'est un acte de vengeance.
"Au moment même où ils sont exécutés, les 35 résistants capturés par traîtrise sont déjà des symboles. Ils le sont aux yeux mêmes de leurs bourreaux. Sur les visages des 35 martyrs, dont beaucoup ont à peine 20 ans, les bourreaux lisent leur défaite désormais inéluctable et, ce qui leur est plus insupportable encore, ils lisent la préfiguration d'un avenir où les bourreaux n'auront plus leur place. Ils ont trop tué. Ils ont trop de sang sur les mains. Ce ne sont plus des soldats, ce sont des assassins qui ne sont plus mus que par le seul instinct de mort et de destruction.
"Ici, en ce 16 août 1944, ces 35 jeunes Français qui vont mourir incarnent ce qu'il y a de plus noble dans l'homme face à la barbarie. Ici en ce 16 août 1944, ce sont les victimes qui sont libres et ce sont les bourreaux qui sont les esclaves.
"Les résistants sont jeunes. Ils vont mourir. Mais ce qu'ils incarnent est invincible: ils ont dit non, non à la fatalité, non à la soumission, non au