Le front populaire
La France est durablement touchée en 1932. De nombreuses entreprises ferment leurs portes ou réduisent leurs horaires de travail, le nombre de chômeurs (non secourus à l'époque) ne cesse d'augmenter, provoquant un profond mécontentement. Dans ce contexte social, les élections législatives de 1936 sont remportées par le Front populaire. Ce terme désigne la coalition, formée en 1934, rassemblant les partis de gauche : SFIO (socialiste), parti communiste et radicaux qui craignaient un coup d'État fasciste comme en Allemagne ou en Italie, et qui avaient fait des promesses sociales. Cette victoire électorale débouche sur la formation d'un gouvernement de front populaire, dirigé par le socialiste Léon Blum.
C'est alors que des milliers d'ouvriers se mettent en grève, occupant les usines pour manifester leur joie et leur espérance. Devant cette situation, le gouvernement contraint les syndicats et le patronat à négocier : ce sont les accords Matignon de juin 1936 qui reconnaissent le droit syndical ; ils prévoient des augmentations de salaire et des conventions collectives. L'Assemblée nationale vote ensuite la semaine de quarante heures (pour créer des emplois) et les deux semaines de congés payés. Cette mesure met fin aux grèves et les ouvriers partent, pour la première fois, en vacances. C'est l'embellie de l'été 1936 dans laquelle les ouvriers voient la reconnaissance de leur dignité. Mais le programme, réalisé dans des délais trop courts, ne peut être efficace.
Cette embellie est de courte durée : les augmentations de salaire sont vite anéanties par l'augmentation des prix, les capitaux fuient à l'étranger, la situation économique se dégrade. En 1937, le Front populaire se désagrège pour des