Je suis féministe parce que tous les deux jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint. Parce qu’une femme est violée toutes les 7 minutes. Parce que je me fais siffler dans la rue par des mecs répugnants, la clope au bec, qui pensent que tout leur est dû parce qu’ils sont des mâââles. Parce qu’on me traite de salope lorsque je dis, haut et fort, qu’une femme peut baiser autant qu’un homme. Parce que les femmes gagnent 27% de moins que les hommes dans le secteur privé et 18% de moins dans le secteur public. Parce que 63% des enfants de moins de 3 ans sont gardés par leur mère. Parce que des femmes se font traiter de pute dans le rue, quelque soit leurs âge, apparence, milieu social, origines et croyances. Je suis féministe parce seuls 27% des membres de l’Assemblée Nationale sont des femmes. Parce qu’on estime que seuls 2% des violeurs sont condamnés en France.

Et 3 femmes sur 4 pensent que le féminisme est une lutte qui a toujours lieu d’être. Ca vous surprend ? Moi pas.

En fin de compte, je ne suis pas la féministe à laquelle vous pensez. Je ne suis pas misandre, psychorigide, hystérique, dépourvue de tout sens de humour, coincée, moche. Je mets des robes, je me maquille, je me coiffe. Je ne suis pas féministe pour choquer. Comprenez qu’en tant que femme, c’est une cause qui me concerne directement. En vérité, toute sorte de discrimination me touche (homophobie, racisme, etc.) mais celle-ci plus particulièrement, puisque je la vis quotidiennement. Je l’ai vécue étant petite, je la vis encore aujourd’hui, à chaque “souris”, “croise les jambes”, “ne ris pas trop fort”, “ne dis pas de gros mots, c’est moche dans la bouche d’une fille !”. Aujourd’hui, toute femme qui se tient les cuisses ouvertes, qui gueule des obscénités et tire la tronche est une honte à la femme. Cette théorie primitive et patriarcale aboutit à un : ”Sois belle et tais-toi” ou “Sois moche et on t’écoutera éventuellement si tu es très très intelligente.” Je suis féministe, mais