Le genre theatrale
Le théâtre relève de la convention, de l'« illusion comique », puisque les comédiens jouent la vie en incarnant des personnages de papier que fait parler l’auteur : la magie du théâtre réside dans cette incarnation éphémère, atteignant l’art par les artifices2.
Lié à des lieux spécifiques, le théâtre est devenu, après des origines religieuses, un divertissement collectif, marqué par l'éphémère puisqu’il s’agit de spectacle vivant, et par la présence du corps des comédiens aidés par des choix de mise en scène et d’accessoires (masques, maquillage, costumes...).
Pour la littérature, « le théâtre, c’est d’abord un beau texte », comme le disait Louis Jouvet, et l’approche littéraire du texte de théâtre repère certaines caractéristiques bien définies de l'énonciation théâtrale qui définit le genre littéraire du théâtre3.
L'énonciation théâtrale
On distingue le texte à lire et le texte à dire.
Le texte à lire
Le texte à lire comporte la liste des personnages avec leurs noms et diverses informations familiales ou sociales (exemple : Roxane, sultane, favorite du Sultan Amurat, dans Bajazet de Racine) et aussi souvent la distribution des rôles lors de la première représentation, constituant l'équivalent du générique d’un film comme pour Le roi se meurt de Ionesco. On trouve aussi les didascalies, plus ou moins importantes selon les époques et les auteurs : de quelques mots dans une pièce classique du XVIIe siècle (La scène est à Séville pour Le Cid de Pierre Corneille) à des indications scéniques détaillées sur le décor, les lumières, les costumes, les gestes, les déplacements, les intonations..., comme dans Ruy Blas de Victor Hugo ou Rhinocéros d'Eugène Ionesco. On peut même noter le cas limite de