Le goût du classique dans les pièces de la fontaine
Introduction :
À la fois novateurs et classiques, les écrits de La Fontaine au XVIIe siècle remettent les fables et l’apologue au goût du jour.
Ainsi, en quoi les fables ont-elles été construites selon une esthétique classique ?
I – Une Inspiration Antique Loqman le Sage, grand fabuliste oriental, fut l’auteur d’un grand nombre d’apologues. Il vécut au Xe siècle avant J-C, soit environ 300 ans avant Ésope. Il écrivait de courtes fables, sans morale explicite comme par exemple Les Deux Coqs :
« Deux coqs se battaient pour une poule : celui des deux qui fut vaincu s'enfuit et alla se cacher dans quelque retraite. Le vainqueur, au contraire, monta sur un toit élevé, se mit à battre des ailes et à chanter sa victoire avec orgueil. Mais un oiseau de proie le vit, fondit sur lui et l'enleva à l'instant même ». On note ici la similitude avec la fable du même nom de La Fontaine. Loqman le Sage est ainsi le précurseur de l’apologue, bien avant Ésope et Phèdre.

Ilustration des Deux Coqs
1) Ésope : la matière de la fable Ésope est un fabuliste grec du VIe – VIIe siècle. On connaît peu de choses de sa vie, mais l’on suppose qu’il eut été esclave, puis affranchi, il est envoyé par Crésus en mission en Grèce et voyage également en Afrique et en Orient où il puise son inspiration littéraire. Il déclame de son vivant ses Fables recueillies plus tard par Démétrios de Phalère vers 325 avant J.-C. Ses Fables sont parcourues par les thématiques du rire, de l’anti-héros, avec lesquelles il dénonce l’avarice et la tromperie de la flatterie, et défend des valeurs telles que l’amitié et la solidarité. La Fontaine, dans ses fables (inspirées de celles d’Ésope), est plus impliqué que l’auteur grec qui reste, lui, plus distant et semble narrer son récit et sa morale avec plus de neutralité, comme le montre la fable du Corbeau et le Renard, traitée par les deux auteurs :
« Un corbeau déroba un morceau de viande et alla se percher sur un