Le grand combat h michaux
André Durand présente
‘’Le Grand Combat’’
(1927)
poème de Henri MICHAUX
pour lequel on trouve une analyse
Bonne lecture !
‘’Le Grand Combat»
«Il l'emparouille et l'endosque contre terre ; Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ; Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ; Il le tocarde et le marmine, Le manage rape à ri et ripe à ra. Enfin il l'écorcobalisse. L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine. C'en sera bientôt fini de lui ; Il se reprise et s'emmargine...mais en vain. Le cerceau tombe qui a tant roulé. Abrah ! Abrah ! Abrah ! Le pied a failli ! Le bras a cassé ! Le sang a coulé ! Fouille, fouille, fouille, Dans la marmite de son ventre est un grand secret Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ; On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne Et on vous regarde On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.»
Analyse
Ce poème, en vers libres mais ponctués, est le récit, bien annoncé par le titre, parfaitement explicite et bien organisé selon l’ordre chronologique, en suivant une trajectoire très nette, d’un violent corps à corps entre deux personnes, puis de la recherche d’un «secret», qui rassemble un public, mais qui est finalement éludé.
Si le poème exprime la vision du monde que se faisait Michaux, un monde de souffrance où il n’y a que des vainqueurs et des vaincus, il étonne d’abord par les mots inconnus qu’il présente, car le poète, voulant dépasser la langue commune, pratiquait une alchimie du verbe pour exprimer une agressivité dont l’objet, la nature du «Grand Combat» et du «Grand Secret», demeure finalement énigmatique.
Au premier vers, nous sommes jetés dans ce combat dont les acteurs demeurent mystérieux. Avec cette absence complète de référents que se permet la poésie, ils ne sont désignés que par deux pronoms personnels :