Le grimoire d'éternia
Prologue.
Les pages d'une existence se tournent les unes après les autres inexorablement, jusqu'à ce que le point final arrive, qu'on l'appose d'un ultime acte épique.
Cependant, qu'adviendrait-il si l'on pouvait écrire au delà du livre, et que les mots se mélangeaient avec la réalité ? Que deviendrait un monde s'il était empli de rêves et de fictions, de pulsions voguant dans l'air environnant ?
Bien sûr, il existe un cadre, invisible, infranchissable, nécessaire. Mais lorsque l'on donne la possibilité à quelqu'un d'écrire sa vie autrement que dans l'espace qui lui est offert à la naissance, on peut écrire un roman. Et on peut alors vivre ce que l'on écrit, et non plus écrire ce que l'on vit. Si la fable avale la réalité, que croire, comment réagir ?
Mais les pages continueront toujours de se tourner, inéluctablement. C'est le destin de tout être, bien qu'il ne soit pas figé. Faire un choix qui en influencera d'autres, mais qui s'inscriront tous dans un contexte aussi immense que flou.
C'est à cela que ressemblerait ce livre, si l'on peut le nommer ainsi.
On qualifiera plutôt sa forme physique de grimoire, mais qu'est-ce vraiment ? Ou bien, qu'est-il ?
Pour le comprendre, il suffit d'y écrire son nom, et c'est ainsi que commença l'une des nombreuses histoires du Grimoire d'Eternia...
Chapitre Premier : Majuscule.
Le téléphone vibra. Trois fois.
D'un lent mouvement une main s'en empara.
De sous la couette, une tête émergea.
« 1 New Message. »
Alors du doigt, il appuya sur la touche de confirmation.
« Viens me voir dès que tu peux. » Neuf heures... Fais chier gros.
Lentement, il se leva, les pieds encore glacés de la nuit passée dans sa chambre mal isolée.
C'était l'hiver, les nuits étaient courtes et les jours fades.
Il avait ce même goût dégueulasse en bouche, celui qu'a toute personne qui se réveille. La douche ne se trouvait pas loin, mais s'y rendre alors qu'il n'était vêtu que d'un caleçon lui sembla être