Je passais par ce même chemin boisé, comme chaque soir, pour rentrer chez moi. Depuis quelques temps, j’appréhendais ce moment. Je hâtais le pas, pressé d’apercevoir les fenêtres éclairées de ma maison. Nous étions à présent en hiver et la nuit tombait tôt. Ma terreur était toujours la même, j’étais persuadé d’être observé, non je ne rêvais pas, j’avais l impression que quelqu’un me suivait, et pourtant je ne voyais personne… J’en faisais part à mes parents qui ne paraissait pas prendre ma peur au sérieux. Ce soir là, des pas lourds s’étaient faits entendre dans l’épais tapis de feuilles, une ombre longeait les arbres sans qu’aucune forme humaine ou animale apparaisse. Je commençais à douter de ma lucidité. Et si les fantômes existaient ? J’arrivais chez moi, blême et tremblant. Je racontais ma vision à mes parents qui me jugèrent seulement fatigué et m’envoyèrent me coucher. Ma terreur redoublait à l’idée de me retrouver seul dans l’obscurité, obsédé par cette inexplicable apparition. Je plaçais près de moi mon collier fétiche, tel un porte-bonheur. Le sommeil me gagnait lorsque je crus entendre gratter à ma fenêtre. Puis plus rien. J’espérais que cela ne soit que le vent. Mais soudain, un filet de lumière traversa ma chambre. Cela allait-il recommencer ? Précipitamment, j’allumais … Non, il n’y avait personne. Etais-ce un fruit de mon imagination ? J’éteignais. Mais alors, il me semblait que son souffle se rapprochait de mon visage, je sursautais, prêt à découvrir une créature venue du diable, je criais, j’hurlais de toutes mes forces. Je sentis que l’on me saisissait, j’étais en sueur. Alors, les lumières s’allumèrent et je découvrais mon père près de moi, me rassurant. Etait-ce vraiment un cauchemard