LE il de César
César contrôle extrêmement bien ce qu'il fait en tant qu'auteur. L'un des premiers projets de César, rentré à Rome, c'est de faire construire une bibliothèque. Il a produit deux œuvres : De la guerre des Gaules et De la guerre civile dont César est le personnage principal. Le « commentarius » est un genre qui s'oppose au genre historique. Le premier sens de « commentarius » est « documents, archives », son œuvre serait alors un document administratif fait par un grand général le deuxième sens est « brouillon », il aurait alors écrit ses œuvres comme brouillons et les aurait ensuite donné à un historien. Dans les deux cas, il ne s'agit pas d'une œuvre littéraire. D'autres généraux comme Catullus et Silla, ont déjà fait un « commentarius ». Ce « commentarius » de ces hommes d'état est le plus souvent une autocélébration du chef, on y retrouve un langage épuré ainsi que le thème de la chance et de la clémence. Le style et la langue choisis, sont parfaitement littéraire. Ce qui légitime le « commentarius » c'est sa subjectivité car celui qui le raconte a été le témoin de ce qu'il a vu. Le texte de César est froid mais cependant anti- subjectif. Il est plus objectif que ne le serait un historien, il n'y a aucun traits personnels, il n'y a aucune manifestation d'introspection, aucunes considérations sur les émotions ressentit lors de grands événements. Le témoin visuel de ses actes refuse de nous livrer la moindre marque de subjectivité. Le texte manque de subjectivité alors que le genre lui autorise d'autant qu'il utilise des techniques d'historiens : il fait des digressions géographiques et sait parfaitement faire un récit de bataille. Il utilise des techniques d'historien sans faire d'histoire. Sous l'apparence de la grande histoire, il y a des souvenirs personnels. C'est un autoportrait fait de l’extérieur. César est l'artisan de son propre portrait sans évoquer la moindre intériorité. Dans De bello