Le justicier se distingue de deux autres figures que sont celles de l’homme juste et celle du juge. L’utilisation de l’article défini « le » invite à parler du justicier comme une « figure » car il renvoie à un certain statut, une fonction particulière attribuée à celui que l’on nomme justicier. Il en va de même pour le juge et le juste qui sont respectivement une fonction et la reconnaissance d’un statut au sein de la société. Ainsi, la fonction du justicier, qui permet de lui donner son statut, est de rétablir la justice et de l’exercer tandis que celle du juge est de « rendre la justice » et celle du juste de s’y tenir et de respecter les lois de la justice. Ces définitions montrent que le justicier, contrairement aux deux autres figures, a une part active dans la production de la justice elle-même, il ne se contente pas de l’appliquer ou de la respecter. En effet, pour respecter ou faire appliquer la justice, il est logiquement nécessaire que des lois préexistent à l’action. Le justicier n’a au contraire pas besoin de normes extérieures à lui, écrites ou définies antérieurement, pour agir. S’il rétablit la justice, il s’oppose à la situation existante et donc à l’état positif des normes définissant ce qu’ est la justice et s’ il l’ exerce, son action peut se suffire à elle-même pour produire la justice. Il s’ agit dés lors de définir la justice afin de savoir si l’ action du justicier est ou non conforme aux normes préétablies suivies par le juge et l’ homme juste. La justice est dans une première acception une institution chargée de faire appliquer la loi. La loi écrite constitue ce que l’on nomme le droit positif et le juge rend la justice en appliquant la loi, dés lors la justice entendue comme ce qui est dit juste ou injuste selon un critère établi, est la conformité ou non à la légalité. Ce qui est juste est ce qui est conforme à la loi. La justice définie par la loi est une justice objective en tant qu’elle ne dépend pas de la volonté ni du jugement d’un