le laboureur et ses enfants
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D’après « Cerveau & Psycho » – n° 26
DOSSIER:
La maladie d’Alzheimer
Cette maladie touche des centaines de milliers de Français et en atteindra demain bien davantage (plus de 200 000 nouveaux cas par an) ; il faudra apprendre à vivre avec cette menace et être prêt à y faire face. On doit en parler, expliquer les enjeux, les difficultés, les progrès réalisés par les chercheurs. Il faut écouter les malades et leurs familles, répondre à leurs questions, les aider face au désarroi que suscite l'annonce de la maladie. Si, sur le plan de la compréhension des causes, les progrès sont notables, la maladie reste une épreuve difficile. La France a pris un retard considérable en ce domaine. Bien sûr, il est important que le diagnostic soit porté le plus tôt possible, mais à condition que la prise en charge soit rapide et adaptée.
L'annonce faite, l'équipe de soins doit être en mesure de proposer au patient et à sa famille un suivi rapide et régulier de l'évolution des pertes de mémoire. Les consultations de ce type sont notoirement insuffisantes.
Le médecin doit expliquer à la famille et aux soignants ce qu'est la maladie, que le malade ne fait pas exprès d'oublier ce qu'on lui a dit, qu'il n'est pas responsable de son comportement, de ses sautes d'humeur, voire de son agressivité. Si le malade est conscient de l'anxiété qu'il déclenche, son état va se dégrader rapidement, le stress accélérant les mécanismes de dégénérescence neuronale. Et la famille et les aidants doivent être avertis qu'ils auront à faire preuve d'une infinie patience et d'une attention de tous les instants.
Les besoins en personnel soignant et en moyens financiers sont énormes. Le plan Alzheimer, annoncé récemment, devrait combler en partie le retard. Il a été dit que 1,6 milliard d'euros seraient débloqués d'ici 2012 pour multiplier les consultations d'évaluation de la mémoire, simplifier et améliorer le parcours de soins, fournir les informations