Le laboureur et ses enfants
Cette idée est également mise en évidence par Quintilien dans son Institution Oratoire dans laquelle il affirme que la fable n’a « rien de commun avec la vérité, ni pour le fond ni pour la forme ».
Ainsi pouvons-nous dire que le caractère mensonger de la fable est non seulement présent, mais qu’il participe en fait pleinement de l’esthétique du genre.
C’est qu’elles cachent, travestissent, simulent et dissimulent à la fois.
Or, si les fables de La Fontaine affichent leur sens caché au moment de la morale, elles ne laisseraient alors a priori, plus rien à interpréter. Nous allons cependant tenter de démonter le mécanisme, l’architecture secrète et ainsi essayer de relever le défi exégétique que lance la fable que nous avons choisi : Le Laboureur et ses enfants.
En premier lieu, nous nous proposons donc d’aborder la pseudosémie du texte, consistant à penser que le trésor recherché par les enfants est de l’argent ; puis nous travaillerons sur l’orthosémie révélée par la morale, à savoir que le travail est un trésor ; enfin nous nous proposerons de lancer plusieurs pistes interprétatives relevant de la cryptosémie. Plan
Développement
I- Pseudosémie ou l’illusion du sens :
Le trésor que les enfants doivent trouver est de l’argent. V3 : Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
V4 : Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. D’emblée, l’histoire débute par le syntagme « Un riche Laboureur ».
Endoxalement, le terme « riche » renvoie à la notion de ressources financières et matérielles mais également par corrélation à l’idée de statut social élevé.
Issu du francique « riki » qui signifie « puissant », il renvoie en effet à la notion de patrimoine familial en étant également apparenté à l’allemand « Reich » qui signifie « empire ».
On suppose donc que le riche laboureur dont il est question a beaucoup de fortune, ou tout au