Le libre arbitre, prétexte pour fonder la culpabilité ?
Friedrich Nietzsche est un philosophe allemand de la seconde moitié du XIXème siècle. Son œuvre est une critique de la culture occidentale et des valeurs morales et religieuses (chrétiennes). Ce texte, issu du Crépuscule des idoles, a été écrit un an avant que Nietzsche ne sombre dans la folie. Une idole est une figure, représentation d'une divinité qui fait l'objet d'un culte d'adoration. Le crépuscule quant à lui est le passage du jour à la nuit et par extension la fin d'une période, le déclin. Ainsi Nietzsche dénonce dans ce texte le déclin des valeurs fondamentales. Dans cet extrait, Nietzsche traite de la question du libre-arbitre, capacité de juger librement et d'être responsable de ses actes. Or selon lui cette idée du libre-arbitre n'est qu'une croyance et a été inventée par les prêtres et les théologiens soumettre les hommes. Ainsi l'auteur incite à se demander si la morale et le libre arbitre sont ou non un obstacle à la liberté nécessaire à la vie en société. Dans un premier temps nous étudierons comment Nietzsche révoque l'idée du libre-arbitre. Dans un second temps nous verrons en quoi le raisonnement du philosophe est limité par la nécessité d’une morale pour permettre la vie en société.
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Ce texte est une révocation de l’idée du libre-arbitre. Dans la religion chrétienne, la notion de libre-arbitre consiste à affirmer que dieu a créé l’homme absolument libre de choisir entre le bien et le mal. Ainsi le libre-choix de la créature humaine est donc d'obéir aux commandements de Dieu (exemple : "tu ne tueras point", "tu aimeras ton prochain", etc..) ou y désobéir, au risque d’en perdre toute possibilité d’être sauvé. Cette idée est présentée par Nietzsche comme une invention mensongère des théologiens, « tour de passe-passe » (l.2), au service de leur volonté de dominer