Commentaire littéraire de la fable « Le loup et le chien ». La fable est une forme d’apologue, qui comporte souvent un récit précédé ou suivi d’une morale. Les plus célèbres sont celles de Jean de La Fontaine, auteur du XVIIe siècle, qui connut un immense succès, sans doute par que ses fables répondaient à la grande doctrine du classicisme « plaire et instruire ». Dans « le loup et le chien », extrait du livre I des Fables publié en 1668, nous ne trouvons pourtant aucune morale explicite. En effet, cette fable est composé d’un récit, mettant en scène un loup affamé, qui, devant un chien gros et gras, se laisse tenter par son mode de vie, jusqu’à ce qu’il remarque le prix de son confort : l’absence de liberté. Comment la narration se met-elle ici au service de l’argumentation ?
Nous verrons d’abord que la fable se présente comme un récit plaisant et varié, puis qu’il s’agit d’un apologue au service d’une morale. La fable se présente comme un récit plaisant et varié. D’abord, le récit respecte les étapes du schéma narratif. On distingue la situation initiale, aux v. 1 et 2, rapide, à l’imparfait ayant une valeur descriptive, décrivant rapidement le loup maigre. Vient aux v.3 à 7 l’élément perturbateur qui consiste en la rencontre avec le chien, on remarque le passage au présent de narration (« rencontre »), qui montre que ce passage est important. L’action est racontée des v.8 à 32 : elle est marquée par la conversation entre le loup et le chien, qui lui explique comment être bien nourri en se faisant domestiquer. Le loup se laisse séduire. L’élément de résolution a lieu entre les v. 33 et 10 : le loup remarque le cou pelé du chien, et comprend que son confort se fait au prix de sa liberté. La situation finale, des v.41-42 raconte que le loup s’enfuit et retourne vivre dans les bois. On a un retour à la situation initiale. Ce récit est marqué par l’alternance des temps du récit au passé (imparfait/passé simple) et des passages au présent de