Le mal dans la philosophie
• Le mal physique est le mal subi. Il n’affecte pas seulement l’homme mais aussi les animaux même si la souffrance de l’homme est irréductible à la souffrance des animaux a cause de la conscience de soi dont elle s’accompagne. On estime que la conscience de soi redouble la souffrance de l’homme.
• Le mal moral est le mal commis : le péché en langage religieux n’affecte que l’homme parce qu’on suppose l’homme doué d’un entendement « logos » (faculté de penser) pour commettre le bien et d’une volonté et d’un libre arbitraire pour vouloir le bien qu’il connaît.
• Le mal métaphysique est la déficience ontologique à partir de laquelle on explique que l’homme commette ou subisse le mal et plus largement à partir de laquelle on explique la présence de mal sur la terre ou sur le monde.
On distingue le bien immanent et le bien transcendant.
• Le bien immanent est ce que l’homme doit vouloir sous peine de manquer à sa propre nature et d’être naturellement malheureux.
• Le bien transcendant est ce que l’homme doit vouloir sous peine de manquer à la volonté de Dieu et d’encourir les sanctions attachées par Dieu à ce manquement.
I. Le problème du mal dans la philosophie antique
Les morales de l’Antiquité envisageaient le bien et le mal relativement l’un à l’autre comme deux notions symétriques : le mal comme le contraire du bien. Ainsi, il n’y aurait de mal que parce qu’il y a le bien. Dans cette perspective, le mal est considéré comme un ratage du bien et désigne tout ce qui nous éloigne ou nous tient éloigné d’une vie conforme à la raison (douleur, injustice, passion…).
• Dans les mythes théogoniques (récits de la naissance des dieux), on identifie le mal à une survivance du désordre initial dont l’origine serait le chaos qui a précédé l’ordre divin. On innocente l’homme qui n’est pas à l’origine du mal mais ne fait que le trouver, le subir et le prolonger.
• Dans les