Le mal sert le bien
L’histoire est témoin d’un fait : l’adage « le mal sert le bien » a été utile à plus d’un. Cependant, il est bon d’analyser la pertinence de ces dires et d’en définir tous les termes. George Edward Moore pense qu’il est impossible de cerner avec exactitude le bien. Il s’agit en effet d’un terme générique pour une pluralité de contenus : la notion de bien est variable suivant les personnes et suivant les sociétés, tout en étant évolutive au fil du temps. Le bien, valeur morale, résulte d’une appréciation portée sur l’activité humaine. Elle est relative à ce qui est propre à favoriser, à avantager ou à nous être utile dans notre vie. L’idée de bien est liée à celle de satisfaction apportée par une action, une pensée ou par un objet. Le bien sera donc recherché pour lui-même ou pour d’autres biens. A contrario, le mal caractérise une force sensée être la cause de tout ce qui est mauvais du point de vue de la morale dans le monde. Il provoque la souffrance tant physique qu’intellectuelle, et peut, tout comme le bien, être hiérarchisé différemment selon chaque individu. Désormais, ces deux notions étant correctement précisées, il est bon de s’attarder sur la signification du verbe servir. Nous étudierons l’impact des différents sens auquel il peut se prêter, en commençant par son caractère de complémentarité, ensuite celui de servitude, pour finir, sur son aspect de contribution. Pour débuter, analysons la notion de complémentarité de cette nouvelle expression ainsi obtenue : le bien et le mal, bien qu’étant deux attributs antinomiques, forment un tout indissociable et bénéfique. Selon Héraclite, le monde est agencé en ensembles de contraires. Chaque propriété, chaque objet, chaque qualité, tout a son pareil à l’opposé. Et c’est par l’acquis, l’expérience d’un de ces concepts, que l’on peut au mieux dégager le sens de son antipode. C’est en parlant de mort, que l’on souhaite l’immortalité. Si cette dernière était généralisée et