Le mal
Ce qu'est le mal, est, en soi, déjà un problème. C'est même le principal, si on se place dans un cadre purement et véritablement athée, et donc dépourvu de toute référence à une croyance transcendante.
En principe, tout le monde s'accorde à peu près. Toutes les religions, toutes les législations ont les mêmes interdits fondamentaux : tuer, voler, mutiler (hormis à titre rituel) ou faire souffrir, mentir , etc. Le décalogue est un exemple de répertoire d'interdits fondamentaux. Ces interdits, suivant les religions considérées, s'appliquent soit uniquement aux membres de la même religion, soit à toute l'humanité.
En pratique, certaines situations amènent pourtant à s'interroger : ne faut-il pas parfois admettre et même faire un mal, dans une conception utilitariste, pour éviter un mal plus grand ? Un meurtre pour éviter une guerre ? Une guerre pour éviter un génocide ? Une torture pour éviter un attentat ?
À cela s'ajoute la difficulté de définir la moralité, certaines actions et certains comportements n'entraînant pas de souffrance, comme l'homosexualité et l'avarice, ils sont pourtant souvent jugés immoraux, et donc rattachés au mal, par certains. Les réponses divergentes montrent qu'il n'est pas facile de bien définir le mal. Pour reprendre une idée émise par Louis de Bonald : il est parfois moins malaisé de faire son devoir que de le connaître.
Indépendamment de la croyance en l’existence de Dieu, on peut parler de l’existence du Mal en justifiant cela par la nécessité de faire un contraste entre le mal et son contraire. Parce que notre durée de vie est limitée et parce que pour cette raison, nos possibilités d'actions sont finies, nos choix ont un sens. La fin donne la valeur à nos choix qui, sinon, se trouveraient sans cesse remis en question sans jamais avoir de conséquences véritables puisqu'ils seraient amenés à se diluer dans l'éternité.
"L’existence de Dieu" au sens où Michel Henry conçoit le terme de Dieu