Le management se met à l'heure du sport
Pendant trois semaines, les entreprises vont vivre à l'heure du football. Sujets de conversation inépuisables pendant toute la durée de l'Euro, les exploits ou les contre-performances de l'équipe de France seront étudiés, analysés, disséqués devant la machine à café ou le téléviseur grand écran du bistrot d'à côté.
Si les manageurs pestent contre les inéluctables baisses de productivité lorsque les rencontres ont lieu aux heures du bureau, le football peut aussi avoir des effets bénéfiques sur le fonctionnement de l'entreprise. « Le sport peut indéniablement créer des liens forts dans l'entreprise , explique Thierry Lardinoit, professeur de marketing titulaire de la chaire européenne de marketing sportif de l'Essec. Mais au-delà, un PDG peut s'inspirer du rôle du capitaine de l'équipe, qui est sur le terrain, s'implique, défend ou marque des buts. »
U n PDG peut aussi essayer de manager différemment. « En matière de ressources humaines, il faut analyser le rôle des entraîneurs formateurs qui se rapproche beaucoup de celui des PDG, poursuit Thierry Lardinoit. Le responsable d'une équipe “espoir” doit à la fois gérer le court terme pour les titres immédiats et faire évoluer ses joueurs sur deux ans. »
L'école de la réalité
De la même façon, un patron doit à la fois assurer les résultats commerciaux nécessaires à l'entreprise et donner le temps de la formation. « Et, surtout, les sportifs de haut niveau savent dépasser l'échec, ils l'étudient pour progresser, poursuit-il. Dans l'entreprise, il n'est pas très fréquent que l'on parle des échecs. Et que l'on tire toutes les conclusions. »
Car le sport, c'est l'école de la réalité. « Dans le sport on ne peut pas toujours, sauf dans les sports collectifs où l'on peut toujours accuser les autres, chercher beaucoup d'alibi à sa propre défaillance,