Le manga
L’art du trait au Japon et influences
De par leur écriture même, les Japonais ont un rapport étroit avec le dessin dès leur plus jeune âge.
Mieux que quiconque, ils ont parfaitement compris et intégré la force de l’épure : le trait brut, la ligne dans toute sa sobriété, et sans artifices pouvant altérer son sens. Si nous pouvons nous vanter d’un véritable patrimoine culturel et graphique, les Japonais héritent eux aussi d’une tradition picturale très poussée, bien qu’encore trop méconnue en Occident. On parle davantage des estampes qui ont inspiré Van Gogh que des e-makimono, larges rouleaux peints que l’on dépliait et qui narraient toutes sortes de récits (aventures, guerres, contes). Les e-makimono peuvent donc être considérés comme des prototypes de manga, et ce, dès le IXème siècle !
Le manga contemporain est un creuset où de multiples influences se sont mélangées sous l’impulsion d’Osamu Tezuka (1928-1989) qui a révolutionné les codes du manga. Inspiré par les productions hollywoodiennes, il introduit le découpage cinématographique en modifiant la forme des cases.
Elles peuvent même se succéder en petit format représentant la même action sous différents angles, introduisant ainsi une impression de ralenti, donnant aux manga un rythme soutenu de film d’action.
Le manga s’est aussi très largement inspiré des techniques de dessins des comics américains des années 50. En effet on peut y retrouver l’utilisation de traits qui donnent des impressions de vitesse