Le marché des brouettes
Le commerce de la viande dans les brouettes sur nos marchés a pignon sur rue depuis quelques années. Les jeunes Camerounais qui se sont élancés dans ce créneau avaient simplement le souci de faire un petit job, à côté des grossistes dans les abattoirs et des détaillants sur les comptoirs. Mais au fur et à mesure que le temps passe, les brouettes tendent à mettre de côté les comptoirs des grands bouchers, grâce aux avantages qu’elles offrent aux acheteurs.
A première vue, la première différence saute à l’œil, les vendeurs des brouettes n’ont pas de balance, ils liquident leur viande par tas, et leurs prix varient d’un vendeur à un autre. Alors que les comptoirs des bouchers disposent encore de quelques balances, même si cette unité de mesure de poids est davantage contestée dans les marchés, parce que leurs utilisateurs les dérèglent pour avoir plus de profit.
Le 28 avril courant, nous sommes allés à la rencontre de ces vendeurs pour avoir une idée sur les prix. Moussa se lève chaque matin avec sa vieille brouette pour écouler sa viande au marché. Il a choisi le bord de la route pour le faire à côté de ses amis, malgré les sévisses de la police municipale de Yaoundé, il se bat pour faire passer sa viande.
En l’approchant, il nous dira qu’il y a les tas de 1800 francs CFA, 2200 francs, 3500 francs, 4500 francs en montant, en fait, le petit vendeur joue sur la psychologie de celui qui se pointe devant lui. Il avance les prix en désordre, en incluant le vrai prix sur le marché, c’est à l’acheteur de négocier son prix, mais le tout se joue au niveau du tas que l’acheteur seul propose. Il faut relever que le sieur Moussa ne fait pas de