SELON VOUS, LE MARIAGE EST-IL UNE INSTITUTION DEPASSEE ?

L’actuelle discussion parlementaire, visant à faire adopter en France le projet de loi « Mariage pour tous », et donc l’accès au mariage pour les personnes de même sexe, témoigne de l’évolution qu’a connu l’institution matrimoniale au cours des derniers siècles. Or le mariage, en tant qu’institution, doit répondre à une certaine stabilité, continuité dans le temps et est nécessairement dotée d’une finalité particulière. Pour comprendre l’évolution significative du rôle et des enjeux du mariage au sein de la société, il faut s’intéresser origines de l’alliance matrimoniale.
Si l’institution répond aujourd’hui à des conditions juridiques, elle a d’abord été structurée par la volonté moralisatrice de l’Eglise au Moyen-Age et apparaît comme un rituel permettant de mettre en place certains dogmes visant à contrôler la population et ses pulsions. De plus, une des fonctions manifestes traditionnelles du mariage est l’enjeu économique que celui-ci représente en tant qu’alliance entre deux patrimoines.
Notre société actuelle a connu cependant de nombreux bouleversements depuis le sacrement et l’institutionnalisation du mariage : on se trouve désormais dans une société laïque, de consommation, où le mode de production a subi d’importantes transformations et où les clivages sociaux ont entraîné des changements majeurs de mentalité.
Aujourd’hui le mariage est avant tout considéré comme un acte juridique par lequel un homme et une femme s’unissent : il ne s’agit cependant pas d’un simple contrat car les époux ne peuvent pas aménager et résilier les effets prévus par la loi dans le cadre de cette union. Le mariage conserve donc sa valeur d’engagement symbolique, mais n’est plus nécessairement pensé dans un contexte religieux, et ne semble plus répondre à une volonté de moraliser la vie conjugale à travers un rituel particulier.
Cependant, les modifications connues par la société au cours des derniers siècles