le monde rural depuis 1850
En un demi-siècle, la France rurale a connu une immense révolution : l'abandon de la traction animale, la mécanisation, la transformation des modes de vie aussi, la fin de la cohabitation sous un même toit de trois générations, l'autonomie croissante des femmes. Sans compter les combats politiques qui, de la Bretagne des années soixante au Larzac des années soixante-dix, émaillent cette période.
Depuis le pacte signé il y a cinquante ans entre le pouvoir gaulliste et les paysans modernisateurs, l'indifférence de l'opinion vis-à-vis du quotidien rural n'a cessé de grandir, renforçant le sentiment des paysans de ne plus compter pour le pays. Les historiens eux-mêmes, après les best-sellers des années soixante-dix, ont peu à peu détourné leur regard.
C'est cet immense bouleversement nourrir le pays après les années de guerre mais de parvenir à nourrir le monde.
La France fut, pendant longtemps, un pays profondément rural, comparée aux autres pays européens et notamment l’Angleterre où l’industrialisation rapide avait fait pratiquement disparaître le monde des petits paysans dès la fin du XVIIIe siècle. Jusque dans les années 1930, la majorité de la population française est rurale et formée en majorité de petits agriculteurs. L'exode rural y est plus tardif que dans les autres pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, ne décollant véritablement que lors des Trente Glorieuses.
La ferme traditionnelle est peu mécanisée et peu productive, la plupart des travaux se font à la main. La surface de travail est liée à la capacité de travail avec les animaux. L’animal est à la fois un outil, un compagnon, un produit et il apporte aussi la fumure.
L’agriculture intensive demande aux paysans une remise en cause complète de leur mode de vie, afin de produire en quantité et à bas prix. La nouvelle norme de production se caractérise par la mécanisation systématique, l’apport massif d’intrants (engrais et produits phytosanitaires - la France