Johann PARRA

Monde rural et agriculture en Europe de l’Ouest (1850 environ – 1914).

Au cours de la deuxième moitié du XIX° siècle, du lendemain des crises de 1848 à la veille du premier conflit mondial, l’Europe de l’Ouest connaît de grands bouleversements : une première phase (1848-1875) d’optimisme, d’essor industriel, d’expansion capitaliste et de libre-échange ; une deuxième phase (1875-1895) marquée par la stagnation économique et le protectionnisme ; enfin, la dite « Belle Epoque », phase de nouvelle expansion et de progrès (1895-1914).
La plus notable de ces mutations est sans doute le basculement du cœur de la civilisation occidentale de la campagne à la ville, et surtout les évolutions de la première. La civilisation rurale est un tissu monotone de groupes cellulaires, villages, paroisses, ou communes, ces groupes étant dominés par des forces économiques et sociales. Chaque village, comme le note Henri Mendras, est ainsi flanqué d’une société environnante (les autres villages) et d’une société englobante (les Etats, le commerce, l’industrie, le capitalisme, les bureaucraties).
L’agriculture a longtemps été la principale activité humaine à utiliser les ressources naturelles pour satisfaire des nécessités, en particulier l’alimentation. Il y a eu une évolution dans l’utilisation de ces ressources par l’activité agricole lorsqu’apparaît une autre activité faisant usage des mêmes ressources : l’industrie, permise par le recours à une énergie nouvelle : le charbon.
Le monde rural donc, ne comporte pas uniquement des paysans, au sens d'exploitants, de cultivateurs maîtres d'une exploitation grande ou petite qu'ils possèdent ou non (certains louent leurs terres, il s'agit des "fermiers" au sens strict du terme), et la travaillant de leurs mains, avec ou sans l'aide de salariés agricoles, très souvent en famille. Elle comprend également en outre des salariés agricoles (catégorie défavorisée avec un sort plus durs que les prolétaires urbains), des