Le mythe du bon sauvage
C'en est fini du géocentrisme, c'est la naissance de l'héliocentrisme. Tous ces éléments révolutionnent les systèmes de pensée, la diversité des hommes et des coutumes, c'est à l’époque qu'on voit naître le relativisme.
Déjà Montaigne dans les Essais, plus particulièrement dans Des Cannibales et Des Coches, nous dresse un portrait de ce que l'on appellera au dix-huitième siècle le "bon sauvage" et nous vante les mérites de ces peuples purs et innocents, à l'inverse des Européens, vils et cruels.
Il fait l'éloge de leurs qualités morales, la loyauté, la franchise, le courage, la fermeté, la constance, de leur bon sens, de leur habileté.
Ils n'attachent à l'or et aux pierres précieuses qu'une importance esthétique et ne s'en servent que pour rendre leurs villes plus belles.
Ils ne connaissent ni l'envie ni la jalousie et ne s'adonnent à aucune guerre de conquête.
La propriété privée n'existe pas plus que la notion de classe sociale.
A la sagesse des "barbares" qui sont hospitaliers et qui vivent tranquillement au sein d'une nature luxuriante, il oppose la cruauté des Européens qui ne pensent qu'à s'enrichir, qu'à détruire, qu'à asservir.
Il accuse les conquistadors de pervertir ce " monde enfant", c'est déjà, au seizième siècle remettre en cause la colonisation.