Le nationalisme musical au 19ème siècle
Au 19ème siècle, l’Allemagne n’est pas une unité politique avant 1871. A la fin du 18ème siècle on cherche à s’affranchir des influences italienne et française et du rationalisme de l’Aufklärung au travers de mouvements comme le Sturm und Drang. La langue allemande n’est pas uniforme mais les allemands s’accordent sur le fait que c’est son emploi qui unifie le pays. Après l’occupation napoléonienne au début du 19ème siècle, le mouvement nationaliste se radicalise. La notion de germanité est omniprésente, on s’épanche sur les évènements historiques qui ont construit la grandeur de l’Allemagne. En musique cette recherche de l’identité allemande se retrouve à travers entre autres la production de lieder mais surtout au travers de l’opéra. Les balbutiements de l’opéra national allemand apparaissent avec les Singspiels de Mozart et notamment La Flûte enchantée sous titrée « un opéra allemand » en 1791 qui sera une œuvre vénérée des romantiques. En effet ils la considèrent comme la pierre angulaire de l’opéra national, car pour eux elle contient déjà tous les éléments qui feront l’opéra romantique allemand : un équilibre entre mythe, sentiment patriotique, piété et magie. En effet, pour contrebalancer le rationalisme des Lumières, les compositeurs rechercheront le fantastique, les métaphores et l’effusion sentimentale réunis autour d’un sujet qui se devra d’être patriotique et rappelant le glorieux passé allemand. Schubert tentera d’écrire plusieurs opéras sur le modèle du singspiel mais ils seront tous des échecs. C’est Fidelio, le singspiel de Beethoven en 1814, qui rencontra le succès mais son sujet n’est pas vraiment nationaliste. Le premier opéra national reconnu en tant que tel fut le Freischütz de Weber, en 1821. Le cadre typiquement allemand de l’argument ainsi que le fantastique de la fameuse scène de « la gorge aux loups » en font un opéra romantique et national par excellence. Wagner dira qu’il