Le nombre 5
Le code maçonnique débute par une injonction. Il n’est pas question ici de discuter sur la nature ou l’existence d’un GA, mais immédiatement de l’honorer. C’est bien cette sorte de commandement qui nous place immédiatement dans une perspective moraliste. Mais bien que ce code semble se rapprocher de commandements nous allons rapidement nous rendre compte qu’ils ne constituent en rien des dogmes dont nous resterions prisonniers, mais plutôt des invitations à la découverte d’une attitude responsable et profondément humaniste.
Une idée très ancienne, reprise par les milieux philosophiques du 17è et 18è fut celle de la nature considérée comme un livre, ou comme un grand édifice portant en lui la trace de son constructeur. L’on pourrait dire que cette conception spontanée et relativement simple est aussi vieille que la conscience humaine. Elle manifeste l’expression d’une émotion immédiate qui peut en suite être modifiée ou remodelée par l’abstraction ou la critique. Il est sans doute utile et important de considérer ici quelques unes des grandes lignes qui contribuèrent à la naissance de cette idée de GA. Nous pourrons alors mieux comprendre ce qui en fait la force, l’originalité et l’intérêt.
Au commencement, l’homme se découvre être pensant et porte son regard sur le monde. Tout autour de lui les êtres vivent, se meuvent, se battent, aiment, etc. Mais en toute chose, il reconnaît spontanément l’existence de cycles naturels comme les saisons, la vie et la mort, la croissance et la décroissance et tout ce qui manifeste le mouvement des choses. C’est une réaction spontanée qui n’implique aucune étude ou analyse approfondie. La conscience constate simplement ce renouvellement et cette transformation permanente des choses. A cette sensation est associée le sentiment de faiblesse de l’homme lui-même. Face aux éléments de la nature, il ne peut rien ou pas grand chose. De là naissent pour eux les sentiments de craintes, de profond désarroi et