Le nègre de surinam
Le conte est généralement un récit fantaisiste, divertissant. La philosophie, une matière sérieuse et exigente. Voltaire invente un genre qui emprunte à l’un et à l’autre : le conte philosophique. Le principe consiste à exposer les idées des Lumières au travers d’un récit plaisant accessible à tous.
Ainsi, dans Candide, paru en 1759, Voltaire, au chapitre XIX, transporte son héros à Surinam où il fait la rencontre d’un esclave atrocement mutilé.
Lecture
L’extrait surprend par la neutralité du ton : le narrateur et l’esclave lui-même ne semblent faire qu’un simple constat. Pourtant, la marque du philosophe apparaît bientôt grace au registre ironique, principal outil de la dénonciation.
I. Un simple constat ?
A. un narrateur distant
Lignes 1-3
Narration/focalisation externe
Les lignes qui introduisent décrivent la scène objectivement, d’un ton neutre surprenant
Lignes 4-23
Dialogue Candide/nègre
Lignes 24-29
Réactions de Candide
n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite
Enumération descriptive qui met sur le même plan les vêtements et les membres
Impression d’indifférence : l’homme ne vaudrait-il pas plus que ses habits ?
La moitié de son habit, un caleçon de toile bleue, jambe gauche, main droite
Nombreux détails objectifs : nombre, couleur, matière
Impression de froide objectivité. Aucune émotion face à l’atrocité
Cette froideur surprend et nous laisse face à l’horreur brute.
B. le nègre lui-même semble résigné
Lignes 9-23
Discours direct et marques de la première personne
C’est le nègre lui-même qui expose la situation de l’esclave
c'est l'usage… On nous donne…
Quand nous travaillons…, on nous coupe la main; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe
Longue explication détaillée et structurée
Relations