C'est au printemps qu'il se mit en route , un jour de ma, au petit matin. Il avait recu de Baldini un petit sac à dos , une chemise de rechange , deux paires de chaussettes , un gros saucisson , une couverture de cheval et vingt cinq francs. C'était bien plus qu'il n'était tenu de lui donner , avait dit Baldini , d'autant que Grenouille n'avait pas payé un sol pour la formation approfondie qu'il avait recue au cours de son apprentissage. Il était tenu de lui verser 2 francs de viatique , et c'est tout. Mais voila , il ne pouvait s départir de sa bonté d'âme ni , au reste , de la profonde sympathie qu'au cours des années il avait peu àpeu concue pour ce bon Jean Baptiste . Illui souhaitait bonne chance au cours de ses voyages; et puis surtout , il y insistait , que Grenouille n'oublie pas son serment . Sur quoi il l'accompagna jusqu'à la même porte de service ou il l'avait accueilli , et lui dit d'aller.
Il ne lui tendit pas la main , la sympathie n'allait tout de même pas jusque-là . Jamais il ne lui avait donné la main . Il avait d'ailleurs toujours évité de le toucher , obéissant en cela à une sorte de pieuse répugnance , comme s'il avait risqué d'être contaminé , de se souiller . Il se contenta d'un bref adieu . Grenouille répondit d'un signe de la tête , se détourna en courbant l'échine , et s'éloigna . Larue était déserte