Le parlement incarne-t-il la souveraineté nationale ?
Le parlement incarne-t-il la souveraineté nationale ?
« Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu'on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l'état d'un pays sont presque toujours ceux qui le représentent. » Pierre Joseph Proudhon démontre dans l’expression de sa pensée à quel point l’assemblée nationale censée représenter les citoyens et incarner de ce fait leur souveraineté semble sous de nombreux aspect desservir cette ambition première. La formule habituelle selon laquelle le parlement représenterait la souveraineté nationale est donc largement insuffisante et ne se suffit plus d’elle-même. Lorsque l’on ajoute ce que disait le journaliste Philippe Bouvard « L'Assemblée nationale est une réunion de parlementaires auxquels le gouvernement ne demande plus leur avis que s'ils sont majoritairement d'accord », on peut alors légitiment s’interroger sur le rôle que jouent réellement les deux chambres de la souveraineté nationale.
Mais dans une démocratie, le choix pour le citoyen d’accorder l’expression de sa souveraineté à ses représentants est souvent un gage de gestion rationnelle voir professionnelle des affaires de la Nation. La souveraineté nationale est le principe démocratique selon lequel le pouvoir appartient au peuple tout entier qui forme la nation et qui, pour l’exercer transfert l’expression de cette souveraineté à la représentation nationale. Celle-ci est formée en France par le parlement bicaméral formé de l’assemblée nationale et du Sénat. Le bicaméralisme qui caractérise donc cette représentation nationale permet une gestion et une prise de décision mesurée et garantissant l’expression d’intérêts variés. À l’assemblée nationale la représentation des citoyens, au Sénat celle des collectivités territoriales.
Comme il a été explicité, « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. » (article 3 de la