Le parti pris des choses
Les «choses» (au sens large) dont Francis Ponge s’efforce de rendre compte dans ce recueil sont toutes tirées d’une réalité très commune et peuvent être classées en plusieurs catégories. Parmi elles on trouve quelques espèces de la faune la plus courante («la Crevette», «le Papillon», «Escargots», «l’Huître», «Notes pour un coquillage»), des minéraux («le Galet»), des objets fabriqués par l’homme («le Cageot», «la Bougie»), des comestibles («le Pain» «l’Orange»), des phénomènes naturels («Pluie», «le Cycle des saisons») mais aussi des lieux familiers («le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée-d’Antin», «les Trois Boutiques», «R.C. Seine n°») ou des attitudes humaines caractéristiques («la Jeune Mère», «le Gymnaste»). L’écrivain s’efforce de décrire chacune de ces «choses» de telle manière qu’il parvienne à établir entre celle-ci et sa propre activité une analogie, un point de contact.
Les textes clos du Parti pris des choses s'apparentent à des fables : après une « définition-description », le poète tire, de la rencontre entre l'objet et les mots de l'objet, une « morale » qui est aussi une leçon rhétorique. Le Parti pris des choses célèbre avec humour le monde muet auquel il « rend la parole ». Mais les « choses » de Francis Ponge sont aussi bien des objets naturels ou ordinaires, et délibérément antipoétiques, comme « la Mousse », « la Cigarette », « le Cageot », que des phénomènes physiques (le Cycle des