Le pere goriot fiche de lecture
1) Le Paris dans « Le Père Goriot »
Centre des affaires, foyer de la vie politique et sociale, Paris constituait un champ d'observation privilégié pour un romancier toujours plus soucieux de montrer et d’expliquer les rouages de la société de son temps. Un seul quartier est décrit assez longuement au début du livre : celui de la rue Neuve-Sainte- Geneviève (aujourd'hui rue Tournefort) où se situe la pension Vauquer. Mais c’est un quartier désert, morne et misérable ; et en fait de couleurs locales, ce sont les « tons jaunes », les « teintes sévères » et les « couleurs brunes » qui dominent. Parcourir les rues sombres et serrées entre le Quartier Latin et le Faubourg Saint-Marceau, c’est un peu comme descendre aux Catacombes. Par contraste, la richesse des beaux quartiers forme une antithèse vigoureuse avec l’univers sordide de la pension Vauquer. Mais dans ce Paris de la bonne société, deux mondes encore s’ affrontent : celui du faubourg Saint-Germain et celui de la Chaussée d'Antin.
Le premier, dans la plaine de Grenelle, autour de Saint-Thomas d’Aquin délimité au nord par la Seine, au Sud par la rue de Babylone, à l’Est par la rue du Bac et à l’Ouest par le boulevard des Invalides.
C’est le quartier où la vicomtesse de Beauséant et la duchesse de Langeais habitent. Ce quartier est réputé pour être très riche et luxueux, « Au faubourg Saint-Germain attendait le luxe d’un grand seigneur, un équipage que trente mille francs n’auraient pas payé ». Les manières, le parler, en un mot la tradition du faubourg Saint-Germain est à Paris, depuis environ quarante ans, ce que la Cour y était jadis, ce qu'était l'Hôtel Saint-Paul au quatorzième siècle, le Louvre au quinzième, le Palais, l'hôtel Rambouillet, la Place Royale au seizième, puis Versailles au dix-septième et au dix-huitième siècle. Pour premier trait caractéristique, le faubourg Saint-Germain a la splendeur de ses hôtels, ses grands jardins, leur silence, jadis