Le petit lieutenant
Un film troublant, violent mais à la fois touchant. A l'issue du visionnage, le spectateur reste perplexe. En effet, cette idée de Xavier Beauvois de réaliser un film en 2005, non pas sur la police mais dans la police permet au public d'être confronté à cette réalité.
Antoine Derouère le personnage principal incarné par Jalil Lespert, quitte la Normandie, sa région natale, pour intégrer la Police judiciaire à Paris. Accepté par ses collègues et sa supérieure une alcoolique repentie, Caroline Vaudieu jouée par Nathalie Baye, il s’épanouit dans sa nouvelle vie . Au cours d'une enquête ordinaire "le petit lieutenant" est poignardé par un suspect recherché par la police. Vaudieu qui a perdu quelques années auparant son fils de 7ans, rechute dans l'alcool suite à la mort d'Antoine. Elle voyait son fils à travers lui, pour elle c'est un décès de plus à surmonter.
Ce film réalisé comme un documentaire permet d'accentuer la solitude des personnages. Malgré leur solidarité, rien ne peut lutter contre leur désarroi (voir la photo n°1). La lenteur des scènes et le manque d'action peut ennuyer le spectateur mais cela contribue cependant à la force du film. Le spectateur a alors le temps d'analyser chaque scène, ainsi que chaque détail. La scène en parallèle avec l'accident d'antoine en est un bon exemple : le collègue d'Antoine commande une bière, au moment où Antoine est aggressé et poignardé. Cette scène très intense se déroule lentement et captive le spectateur. A la suite du drame, le collègue d'Antoine affirmera avoir bu un café et s'en tiendra à cette version auprès de la police qui enquête sur le meurtre.
Par ailleurs, c'est un film anti-36 Quai Des Orfèvres d'Olivier Marchal, puisque "Le petit lieutenant" reste simple et réaliste. Le spectateur n'est pas exposé à des scènes spectaculaires ou violentes, ni à des personnages caricaturés. Au contraire, se sont des hommes et des femmes passionées par leur travail tout en