Le point de vue de villion
980 mots
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Le Moyen Âge voit la naissance de la codification poétique avec le passage de la chanson, sous sa forme orale, à la poésie, en tant que littérature écrite. François Villon est un étudiant de la Sorbonne de la seconde moitié du XVe siècle. Avec ses amis « écoliers », ils côtoient les malfaiteurs et des prostituées, et se trouve appliquer dans des affaires de vol, de rixes il demeure tu le condamnes une vie dérange, d’exil et de prison. L’épitaphe Villon ou « la balade des pendus » a été écrit par Villon en 1462, au moment il est condamné à la pendaison ; la balade n’est plus ici un exercice amoureux mais une quête de sens qui permet de la lire à plusieurs niveaux. Elle exprime l’angoisse morale, religieuse, philosophie d’un poète obsédé par amour : il anticipe, dans une vision de cauchemar, le spectacle de corps suppliciés s’adressant par-delà la mort au lecteur, à la pitié duquel il en appelle au nom d’une humanité commune. Nous nous demanderons alors quels sont les procédés utilisés par Villon pour transformer sa balade en prière. Nous étudierons d'abord la matérialité des éléments présents dans le poème, puis la mise en hypotypose d'un spectacle terrifiant, et enfin la prière adressée à la fraternité.
Dans un premier temps nous allons étudier la matérialité des éléments présents dans le poème. À travers cette ballade, François Villon observe les corps de ses compagnons d'infortune. Il prend alors conscience de l'évanescence du corps humain et donc de l'Homme dans l'univers.
Afin d’accentuer le côté dépravé de l'événement qui l'attend, le poète utilise le champ lexical du corps comme « les coeurs » au vers 2, « la chair » au vers 6 ainsi que « les os » au vers 8. Une attention particulière est portée au visage concernant « les yeux » au vers 23 et « la barbe et les sourcils » au vers 24. De plus, l'emploi du champ lexical de la mort montre que le poète est obsédé par celle-ci. Les termes suivants renvoient aux cadavres « dévorée et pourrie » au vers 7, «