Le pouvoir de la parole
Introduction
Afin de formuler notre pensée, de la révéler ou la voiler l’Homme dispose d’un outil qui le différencie du simple animal : la parole qu’il énonce dans un certain langage. Une chose, un objet, un évènement qui n’est point consacré par un mot peut-il se réclamer de l’existence ? En effet tout mot appelle une chose, qu’en est-il d’une chose qui ne s’appelle pas ? Est-ce légitime et juste de dire qu’une chose sans nom n’existe pas ? Evidemment ceci serait absurde. Le langage évolue tous les jours s’adaptant aux mœurs et avancées de son époque. Pour mieux s’y retrouver les penseurs des lumières ont eu l’idée lumineuse de démocratiser le savoir en le répertoriant. Les premières encyclopédies étaient nées. Le langage et sa parole pouvait dès lors s’épanouir dans tous les esprits éduqués et curieux laissant à l’imagination une grande part de création. Roland Barthes dans la Préface au Dictionnaire Encyclopédique nous précise pourtant que « Le langage n’est pas seulement le privilège de l’homme, il en est aussi la prison ». Où nous enferme donc cet outil de communication et de connaissance ? Toutes les philosophies sont à la recherche de la vérité : en quoi la parole est un outil pour atteindre la véritable réalité ? En quoi le langage peut-il nous tromper et ainsi nous aliéner? Ces deux questions reviennent à poser celle de l’étendue du langage. Nous étudierons dans un premier temps l’utilité de la parole dans la recherche de la vérité mais nous remarquerons ensuite qu’une excellente rhétorique entre de mauvaises lèvres peut justement nous éloigner de la lumière et soulignerons le paradoxe possible de certaines syntaxes pour finir sur la dimension subjective de l’interprétation d’un être face à un discours. I- Pouvoir de la parole pour atteindre la vérité A- La dialectique platonicienne Précisons d’abord que logos signifie parole ainsi que raison. Pour Héraclite le monde est semblable au flux incessant