Le poête un homme comme les autres
Français, dissertation « Le poète est-il un homme comme les autres ? »
Certes, au premier abord, le poète est un homme qui en de nombreux points se distingue de nous. Un des premiers aspects de la marginalité du poète relève certainement de sa façon d’écrire. En effet, sans cesse et de tout temps les poètes ont renouvelé et renouvellent notre langage. Lorsque l’on se penche de plus près sur l’étymologie du genre littéraire dont il est l’auteur, la poésie, on comprend mieux d’où lui vient cette singularité. En effet, le nom poésie vient du grec ancien ποίησις, poíêsis signifiant « action de faire » ou encore « création ». C’est donc simple, le poète a pour vocation de créer et de renouveler sans cesse notre langue, le français au même titre que les milliers d’autres qui sont encore parlées ou ont été parlées sur Terre.
Mallarmé un poète français de la fin du 19ième siècle parlera à ce propos, de « donner un sens plus pur aux mots de la tribu ». Ce vers en apparence un peu rude avec les français du 19ième exprime en réalité le point de vue et ambition poétique de Mallarmé. Le langage poétique est à inventer à partir de la langue commune et parlée de tous, celle de la tribu. Elle doit être améliorée, presque purifiée, y compris par un jeu sur les différents sens qu’on peut accorder à un même mot en fonction du contexte dans lequel il se trouve. Dans un autre de ses poèmes Mallarmé écrit à ce sujet « le sens trop précis rature ta vague littérature ». Le poète est celui qui transforme notre langage ordinaire, les mots de tous les jours, en leur donnant une multiplicité d’interprétations. Univers d’images, le poème est donc accessible à tous malgré le fait que le langage utilisé soit toujours strictement codé. La colombe symbolise alors la paix ou la liberté, la mort, quant à elle, n’est que très rarement évoqué par son nom, mais plus souvent par métaphore. Il s’agit finalement pour le poète de faire ressentir aux hommes