Le prince
Selon Machiavel, la stabilité d’un Etat ne peut se fonder exclusivement par les moyens du recours aux lois, il apparait opportun de recourir à la violence pour parvenir à ses fins politiques, selon que les circonstances l’imposent. L’auteur du Prince présente une conception beaucoup plus volontariste de l’Etat que totalitariste.
I/ le Prince n’est pas tenu de tenir ses promesses
Machiavel affirme que le Prince n'est pas tenu de réaliser les promesses faites au peuple. Il justifie ceci en se fondant sur l’idée selon laquelle « les hommes sont méchants de part sa nature méchante». C’est pourquoi, le Prince ne saurait tenu de tenir ses promesses. A fortiori, si le peuple ne tient pas les siennes.
Comme il l'affirme dans le 3ème chapitre du 1er livre du Discours sur la l’ère décade de Tite-Live, les hommes ne sont bons que lorsque l'on les y force, « qu['ils] ne font le bien que forcément ». En ce sens, Machiavel rejoint la thèse de Hobbes selon laquelle « l'homme est un loup pour l'homme », ce qui fait état de la nature méchante de l'homme.
Puisque les hommes « ne (...) tien[nent] point leur parole », il n'est pas utile pour le Prince de tenir la sienne. D'ailleurs, Machiavel reprend cette idée dans le chapitre XVII du Prince, lorsqu'il affirme que « le Prince qui s'est fondé seulement sur leurs paroles (celles des hommes), se trouve nu d'autres préparatifs, il est perdu. » Machiavel se base ainsi sur une anthropologie pessimiste pour justifier que le Prince n'adopte pas une conduite vertueuse.
Le Prince n'est cependant pas à proprement parler immoral, mais au-dessus de la morale ordinaire du citoyen, puisque