Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle

Le prix Nobel de la littérature : consécration artistique ou politique ?
Les cas de Pablo Neruda et de Jorge Luis Borges.

Professeur : M. Emmanuel Fraisse
Littérature, institutions, mondialisation.
NR921.
Le 9 décembre 2010.

Introduction :

Être récompensé d’un prix tellement important que le prix Nobel, est sans aucun doute la reconnaissance la plus importante qu’un écrivain peut recevoir. De cette manière il inscrit sa trace dans les annales de l’histoire universelle de la littérature. Néanmoins les critères requis pour être récompensé d’un prix pareil ont toujours suscité des doutes. Nobel a laissé son testament en précisant que les personnes ayant apporté les plus grands services à l’humanité seraient récompensées. Pour le prix Nobel de la littérature, le lauréat devait être l’auteur de l’ouvrage le plus remarquable d’inspiration idéaliste. Or le terme idéaliste a été source de confusion et des interprétations divergentes, ce qui a déclanchée toute sorte de polémique lors de l’élection du lauréat.

La question porte sur ce qui est vraiment récompensé, car de l’ « inspiration idéaliste » dont parlait Nobel on a glissé aux « grands idéaux » ce qui nous fait penser certainement à une conscience collective du sujet social. Et le sujet social concerne la politique, mais aussi l’art d’écrire sur ce qui atteint l’humanité comme une façon de mettre en évidence les conflits sociaux.
Les polémiques surgissent au moment où la priorité est donnée aux idéaux politiques. Ce peut conduire d’une part à exclure certains noms à cause de leurs tendances politiques et d’autre part à récompenser les auteurs qui proclamaient des idées politiques affines à ceux de l’Académie suédoise. C’est le cas de deux insignes auteurs sudaméricains : le poète chilien Pablo Neruda et « l’Argentin universel » Jorge Luis Borges.

Le positionnement politique de ces poètes a manipulé leur sorte face au prix Nobel. Ainsi, Neruda a obtenu le