Le président de la république sous la ve république est-il un leader ou un arbitre ?
« Si vous me permettez une image empruntée à l’architecture, je dirais qu’à ce régime neuf il faut une clef de voûte. Cette clef de voûte c’est le Président de la République. » cette phrase très connue prononcée par Michel Debré le 27 août 1958 dans son discours au Conseil d’Etat, laisse deviner la place primordiale et centrale qu’occupera le chef de l’Etat au sein des institutions de la Ve République.
Le terme de président de la République est consacré pour la première fois en France pour désigner le chef de l’Etat dans la Constitution du 14 janvier 1852. Mais jusqu’à la Ve République, ce dernier restera en retrait, « branche morte » de l’exécutif par crainte d’un nouveau coup d’Etat, à l’instar de Napoléon III qui avait été élu Président de la République au suffrage universel direct et avait instauré un régime despotique.
En 1958, la IVe République déjà gangrénée par l’instabilité ministérielle, n’arrive pas à résoudre la situation politique extrêmement tendue qui oppose le pays à l’Algérie. En effet, la guerre éclate entre la France et cette colonie en 1954, quelques mois seulement après la fin de la guerre d’Indochine. Ainsi, pour préserver l’intégrité de la République, le Général de Gaulle est appelé à revenir au pouvoir, ce qu’il accepte. Cependant son intention première n’est pas de trouver une solution au problème algérien mais bien de changer les institutions et d’instaurer une nouvelle République.
Ainsi, la Constitution de 1958 sera imprégnée de sa vision du chef de l’Etat qui doit être le seul « à détenir et à déléguer l’autorité de l’Etat ».
Ce régime ayant vu se succéder six Présidents, il apparaît intéressant de s’interroger sur le rôle et la place du chef de l’Etat dans la Ve République.
En effet, même si la rédaction de la Constitution pouvait laisser présager la naissance d’un chef de l’Etat ayant un poids particulièrement