La notion du quotidien est un sujet qui m'a interpellé tout au long de mes deux années de formation. Le quotidien tout le monde semble pouvoir en donner une définition, à priori cette notion semble simple à définir. Il concerne et s'applique à tous. Cette apparente simplicité est en réalité plus complexe, au-delà d'une première image familière, ordinaire, cette notion implique d'autres aspects qui méritent que nous nous y arrêtons. Joseph Rouzel dit que: « l'origine du mot nous enseigne. Le quotidien est cette répétition permanente d'un temps réglé, découpé, organisé, habité par une dimension d'étrangeté, une dimension toute autre, […]. Finalement ce que nous enseigne l'étymologie, c'est que le quotidien est un lieu où s'unissent l'immanence et la transcendance, ce lieu où nous sommes plongés dans ce qu'il y a de plus matériel et de plus spirituel. Le lieu où se croisent le corps et l'esprit. Si l'instant présent est ce qu'il a de plus quotidien, au sens où nous n'avons pas d'autre vie que cet instant, c'est à la fois un moment du temps et un éclat d'éternité ».
En tous les cas, le quotidien semble toute fois aller de soi et s'imposer à soi. Il renvoie à la même chose, aux habitudes, à une routine souvent pesante à des rituels, des même gestes, de même paroles, de l'identique. Il se présente, comme incolore, invisible souvent impensable, impensé. Il est l'ensemble des « petits riens » qui remplissent chaque jour, formant des suites d'actes incontournables plus ou moins logique et rythmés, liés aux besoins de la vie, un monde de déjà vu, de déjà connu, de très et trop familier.
Lors de mes stages, j'ai pu partager des moments de vie avec des adolescents et me rendre compte que le rapport avec eux à travers leur quotidien, avait une portée plus significative qu'il n'y paraissait. De simple fait, anodin voir banal avait des implications sur leurs comportements ou leurs état d'esprit.
Lors de mon premier stage en institut médico éducatif, j'accompagne sur sa