Le refus de travail a-t-il un sens ?
Si le refus du travail a un sens, c’est que le travail en lui même est insensé ou absurde.
Le problème soulevé par cette question est donc celui du sens du travail que l’on peut interpréter comme étant le problème de la valeur du travail.
Mais ce qui fait l’originalité de la question posée c’est le terme sens.
Analyse du mot sens :
Rien n’a en soi de sens et les choses ne peuvent avoir de sens que pour soi. Il faut en effet distinguer soigneusement des causes que l’on peut objectivement expliquer et du sens que l’on peut subjectivement comprendre. Par exemple on peut expliquer comment on existe sans pour autant comprendre pourquoi on existe. Les notions de sens et de subjectivité vont de pair. En conséquence, si le travail peut avoir du sens c’est parce que le sujet peut s’y retrouver.
Hegel confirme de façon radicale cette hypothèse d’un travail qui forme la subjectivité. Pour que le sujet s’affirme il doit prendre conscience de lui. Mais cette prise de conscience ne peut pas être direct, elle doit passer par l’intermédiaire d’un autre que le sujet, c’est a dire un objet. On peut prendre l’analogie de l’œil qui ne peut pas se voir voyant (en train de voir) sans passer par l’intermédiaire d’un miroir, miroir qui n’est qu’un moyen.
Le sujet quand il modifie la nature donc quand il nie les objets, bref quand il travaille, peut ainsi dans les produits de son travail disposer d’une surface réfléchissante grâce à laquelle il peut se reconnaître. Le maître pourrait croire que le travail de son esclave lui revoie l’image de sa puissance mais premièrement l’esclave ne peut renvoyer que l’image de la servilité.
Et deuxièmement, le maître dépend du travail de son esclave alors que dans un même temps l’esclave grâce à son travail se rend maître de la nature (Marx retiendra l’idée de Hegel selon laquelle dans l’histoire les travailleurs se libèrent).
A.Camus dans Le Mythe de Sisyphe propose un réflexion sur l’absurdité de